Sciences et techniques
Métiers d’hommes, carrières de femmes
A l’occasion de la 16e édition des journées « Savante Banlieue », pour la Fête de la science, à l’Université de Villetaneuse, deux conférences passionnantes se sont tenues sur l’investissement des femmes dans les professions scientifiques et techniques.
Le vendredi 14 octobre, dans le cadre de « Savante Banlieue », le public est entré en nombre à l’université de Villetaneuse. Dans ses rangs, quelque 200 élèves scolarisés sur le territoire de Plaine Commune (dont plus d’une centaine de troisièmes des collèges courneuviens Jean-Vilar et Raymond Poincaré), et une quinzaine de membres de l’association courneuvienne Africa. L’idée ? Leur faire découvrir les « métiers de l’avenir au féminin », selon le titre des deux conférences organisées par Martina Kost, ingénieure physicienne, représentante de la Cinov-IDF, et Marie-Christine Labat, chargée de mission au Comité de promotion des droits des femmes de La Courneuve. Cette action a été menée dans le cadre de la convention de coopération décidée entre le ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et le Fafiec, avec le concours des fonds collectés au titre de la taxe d’apprentissage. Elle s’inscrit dans le cadre de « Femmes Tech », une initiative citoyenne lancée en 2014 et soutenue par la fédération Cinov en partenariat avec la Ville de La Courneuve et ses élus, qui l’ont votée en Conseil municipal.
Bouillonnants mais attentifs, accompagnés par leurs professeurs, les jeunes ont écouté les interventions successives d’Amita Tripathi, directrice technique de Fluidyn, une entreprise de Saint-Denis qui développe des logiciels scientifiques pour simuler les phénomènes physiques ; Hanna Irani, ingénieure électrotechnique et électronique chez Gaggenau, qui développe et teste les équipements de cuisine de demain ; Prudence Doguiet, inspectrice de salubrité au Service communal d’hygiène de la mairie de La Courneuve ; Sylvie Riou, consultante-experte en performance et management de l’énergie ; Janine Irani, qui supervise les systèmes de production dans les usines de Mercedes en Allemagne et à Pékin en Chine, et Martina Kost elle-même, physicienne de formation, qui dirige l’entreprise B4E à La Courneuve, spécialiste des objets connectés et de l’électronique embarquée.
« Électronique, environnement, thermodynamique, énergie… tous ces secteurs, qui sont pourtant porteurs actuellement, sont encore trop peu investis par les femmes. Nous voulons donc encourager les adolescentes et leur famille à envisager ces métiers qui embauchent comme des débouchés possibles pour elles », a expliqué Martina Kost, très investie, qui poursuit : « Pour cela, nous avons choisi d’inviter des professionnelles, surtout des jeunes femmes, aux parcours scolaires et aux métiers très variés. Il était par ailleurs important qu’elles soient toutes rattachées au territoire parce qu’elles y sont nées, qu’elles y ont vécu leur scolarité ou qu’elles y travaillent. Il s’agit de démystifier pour ces élèves et leurs parents les voies professionnelles en question et de leur montrer qu’ils sont eux aussi capables de les emprunter. »
Un pari apparemment gagné, comme l’ont prouvé les questions enthousiastes, bien que parfois inquiètes, des auditeurs en fin de séance : pour préparer leur avenir, ils ont interrogé les intervenantes sur la meilleure filière scolaire à suivre (bac pro, BTS, bac plus deux…) ou sur l’organisation de leur activité professionnelle au quotidien. Une initiative précieuse et à suivre.