Les Cahiers Techniques du Bâtiment viennent de réaliser une étude sur l’apprentissage dans les bureaux d’études en partenariat avec le ministère de l’Education, le Fafiec et la féderation Cinov.
Un paradoxe se fait jour : alors que l’apprentissage pour se former aux métiers d’ingénieur, se révèle plébiscité, les entreprises n’y recourent que très modérément.
Lors d’une conférence ingénierie à la Maison des Ingénieurs le 17 janvier 2017 Julien Jean-Pierre, directeur de la rédaction de CTB, a présenté les résultats de cette étude qui ont ensuite été commentées par Martina Kost, vice-présidente de CINOV Ile de de France.
Lors de la discussion, les participants ont bien confirmé les constats de l’étude sur l’apprentissage et ont souligné l’ampleur et l’impact négatif pour une petite structure quand un apprentissage qui se passe mal (il s’agit d’un contrat de travail). Pour une petite structure, s’engager dans un contrat d’apprentissage suivi, si possible, d’un contrat de travail demande une visibilité économique et un engagement à long terme.
Pour les jeunes et leurs encadrants de l’enseignement, le travail dans une petite structure n’est pas vu comme valorisant, les « grands noms » attirent forcément plus. Cela va ensemble avec une méconnaissance des petites structures : En effet, elles attendent d’un apprenti un profil qui permet de travailler en autonomie et en transversale et de prendre aussi des responsabilités – une belle opportunité d’évolution pour un jeune. Mais tous les jeunes ne sont pas capables de travailler dans ces conditions. Un apprentissage « raté » est particulièrement perturbant dans le choix d’orientation professionnelle d’un jeune. Il paraît donc primordiale que les personnes qui orientent le jeune connaissent mieux ce contexte spécifique.
Dans les expériences passées, l’entreprise devait même se « substituer » à l’école pour l’apprentissage théorique pourtant censé être un acquis préalable pour le travail dans l’entreprise et cela représente un poids supplémentaire pour la petite structure.
En conclusion de la discussion : pour la représentation syndicale s’impose la nécessité de mieux valoriser auprès des enseignants et des élèves les métiers des ingénieurs conseil et des bureaux d’études afin que le jeune ne considère plus sa candidature pour un apprentissage dans une petite structure par défaut ou par obligation suite au refus de sa candidature par les grandes sociétés.